Dans l’univers si atypique des casinos, tout le monde poursuit le même but : se divertir et tenter de remporter le pactole. Pour parvenir à ces objectifs, à chacun sa technique : le bluff, des stratégies de jeux élaborées, la chance ou…la triche ! Il existe en effet de grands tricheurs dans l’histoire et certains ont laissé une trace avec leurs méthodes spéciales, leurs idées saugrenues ou leurs capacités à gagner au nez et à la barbe des croupiers. On revient ici sur les 10 plus grands des tricheurs de casino de l’histoire.
On rappelle tout de même que tricher dans un casino est illégal et qu’un contrevenant s’expose à des sanctions qui peuvent aller jusqu’à l’emprisonnement.
1. Richard Marcus et la technique du Savannah
Richard Marcus est souvent présenté comme le plus grand tricheur de casino de Las Vegas. L’homme, qui raconte ses exploits dans de nombreux livres depuis que les faits sont prescrits, a passé une grande partie de sa vie – plus de 25 ans – à écumer les casinos américains et à gagner des millions de dollars, en trichant.
Après un début de carrière en tant que tricheur, portée par l’audace, il va mettre au point la technique du Savannah, qui le rendra célèbre par la suite. Une méthode de triche utilisée à la roulette, qui consistait à dissimuler un jeton de grande valeur (500 $) sous des jetons de 15 $ et à ne le révéler qu’en cas de victoire. S’il gagnait, il empochait gros, s’il perdait, il ne perdait que ces 15 $.
Simple, mais pourtant très efficace pour Richard Marcus, qui travaille désormais pour les plus grands casinos du monde en tant que spécialiste de la triche, alors qu’il est parvenu à ne jamais se faire attraper. Une belle victoire !
2. L’équipe de Black Jack du MIT
Mise en scène dans le film Las Vegas 21 de Robert Luketic (2008) – (voir notre liste des meilleurs films sur le casino) – avec notamment le brillant Kevin Spacey, l’équipe de Black Jack du MIT se compose d’une bande d’étudiants de la prestigieuse université américaine, spécialisée en Science et Technologie.
En 1979, la fine équipe baptisée MIT Blackjack Team met en place un système de comptage de cartes qui semble indétectable. Ils s’entraînent à gommer leurs tics, recrutent des étudiants capables de maîtriser leur méthode et ils prennent la direction de Las Vegas, soutenus par de riches investisseurs qui perçoivent le potentiel derrière cette équipe. Forts d’un gain de 400 000 dollars en un seul week-end, ils vont continuer à pratiquer durant une décennie et amasser près de 5 millions de dollars.
A force de gain, ils attirent l’attention et, sans preuve permettant de les incriminer, les casinos décident de les bannir et d’afficher leurs portraits, afin que les étudiants et leurs successeurs ne puissent pas poursuivre leur aventure de tricheurs.
3. La roulette de Joseph Jagger
Longtemps avant les nouveaux casinos en ligne, en 1873 plus exactement, l’anglais Joseph Jagger se prend de passion pour l’observation des jeux de casino – et particulièrement la roulette – qui vient d’apparaître pour la première fois dans le casino de Monte-Carlo, à Monaco. C’est ainsi qu’il va noter un défaut sur une des tables, qui semble faire sortir certains numéros plus souvent que d’autres. Il fait en sorte de se trouver autour de celle-ci, en graissant la patte de certains croupiers, il enchaine les gains. Il sera bien entendu soupçonné de triche par l’établissement, mais rien ne permet de trouver la faille qu’il exploite.
Alors, les dirigeants du casino commencent par faire déplacer les tables de roulette, car Joseph Jagger joue toujours sur la même, mais cela ne décourage pas le tricheur qui parvient à retrouver facilement sa table fétiche. Il dévalise le casino en une soirée (avec plus de 450 000 dollars de recettes), ce qui pousse le casino à démonter l’ensemble des tables de jeux pour revoir les équipements et les rééquilibrer.
L’anglais ne peut plus mettre sa technique de triche en pratique et abandonne, non sans avoir récolté quasiment 3 millions d’euros avec cette méthode.
4. Dennis Nikrasch, le manipulateur de machines à sous
Dennis Nikrasch est, à l’origine, un serrurier qui se spécialisera dans les cambriolages, jusqu’à écoper d’une peine de 10 ans de prison pour un braquage qui tourne mal. À sa sortie de prison, il visite les casinos en espérant gagner un peu d’argent mais la chance ne semble pas lui sourire. En revanche, une idée germe dans son esprit : et s’il pouvait bidouiller les machines à sous pour empocher le jackpot rapidement et à coup sûr ?
À l’aide de ses outils de serruriers et d’aimants, il parvient à forcer la machine à le faire gagner, ce qu’il fait pendant huit années consécutives. Il finit par se faire prendre et passe 5 ans en prison, pour ressortir et tenter de reproduire son coup. Mais la technologie a évolué et, au départ, il est déboussolé. Mais après avoir acquis une machine à sous dernier cri, en association avec un membre de la pègre avec lequel il a collaboré dans le passé, il démonte, analyse et trouve les failles de ces nouvelles machines à sous.
Il conçoit une pièce truquée, monte une équipe complète de 10 membres pour pouvoir pénétrer dans le casino, modifier les machines pour y installer la puce truquée, jouer, tout en garantissant la surveillance. Un test concluant sera réalisé au Harrah’s Hotel et Casino le 4 juillet 1997, quand la bande parvient à empocher 4 millions de dollars.
Hélas pour Dennis Nikrasch, il se montre bien trop gourmand en s’accaparant 70 % des gains, laissant les 9 autres membres se répartir les 30 % restant. Une injustice, qui lui vaudra de se faire dénoncer par l’un d’eux, ce qui conduira à son arrestation en 1998. Il purgera une peine de prison de 8 ans et sortira en 2004, pour décéder seulement 6 ans plus tard.
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5. Tommy Glenn Carmichael, l’inventeur devenu tricheur
À l’instar du tricheur précédent, qui savait également modifier les machines, Tommy Glenn Carmichael opère au départ comme réparateur de télévision. Son savoir l’aide à concevoir des outils de triche adaptés aux machines à sous, qu’il fera évoluer pendant près de 40 ans pour continuer à s’enrichir dans le dos des casinos de Las Vegas.
Un ami lui présente une machine à sous miniature et l’américain cherche une solution pour s’assurer des victoires faciles, en analysant les mécanismes qui la composent. Il va alors avoir l’idée d’un petit outil, qui pénétrerait dans la machine à sous pour lui envoyer un signal électrique, déclencheur de gains. Une première invention qui fonctionne mais pour laquelle il sera pris en flagrant délit en 1985, et condamné à 5 ans de prison.
À sa sortie, il décide toutefois de reprendre ses recherches, poursuivant toujours ce rêve américain qui le verrait avoir un yacht et de belles voitures, selon ses dires. Ils découvrent que les nouvelles machines à sous utilisent des capteurs électroniques pour déclencher les paiements et il va inventer La Baguette Magique, capable d’envoyer un signal à la machine pour faire gagner le joueur. Il fera évoluer son invention pendant quelques années, et la vendra à des tas de tricheurs qui revendiquaient de pouvoir transformer 10 dollars en 10 000 dollars en une seule journée.
Tommy Glenn Carmichael se fera arrêter en possession d’une de ces baguettes magiques et cessera de tricher. En revanche, il reste lié au monde du casino et inventera, en 2002, un système de protection des machines à sous qui sera approuvé par les autorités de régulations des casinos aux USA. Comme une rédemption, pour un inventeur de génie qui a passé sa vie à chercher les failles des machines.
6. Dominic LoRiggio, le roi du craps
Surnommé le Dominateur de Dés, Dominic LoRiggio est également considéré comme l’un des meilleurs joueurs de craps de l’histoire.
Il a développé une technique de lancer de dés lui permettant de garantir un résultat élevé et à même de réduire l’avantage de la maison, assurant des victoires conséquentes aux joueurs. Pour cela, il a obtenu un diplôme en Science et pratiqué des milliers et des milliers de lancers, jusqu’à atteindre un mouvement de poignet parfait.
Pour gagner, il plaçait de gros paris et utilisait sa technique pour empocher le pactole. Il enseignera d’ailleurs son lancer de dés à des milliers de joueurs, qui l’utilisent peut-être encore. Et c’est ainsi qu’il gagne sa vie, en vendant cette technique de dés encore controversée : certains parlent d’une précision absolue, d’autres crient à l’escroquerie.
Rien d’illégal dans cette technique mais, pour les casinos, c’est de la triche et Domonic LoRiggio sera banni des établissements à jamais.
7. Monique Laurent et son paquet de cigarettes
Au cours des années 1970, une bande de tricheurs opérait au sein des casinos de France. Elle était connue sous le nom de French Cigarette Pack et Monique Laurent en faisait partie. La jolie brune, reconnue pour sa plastique comme pour son intelligence, est parvenue à gagner 5 millions de francs au Casino de Deauville, en l’espace d’une semaine.
À l’aide de son frère, croupier dans le casino et chargé de vérifier les tables de roulette, et des membres de la fameuse bande, elle a l’idée d’insérer un capteur miniature dans les billes, pour pouvoir les contrôler à distance par le biais d’un émetteur. Ce dernier, discret, se trouvait dans le paquet de cigarettes du joueur, au-dessus de tout soupçon. C’est ainsi que la fine équipe s’est fait de l’argent pendant quelques jours, en truquant le résultat de la roulette.
Le casino, suspicieux, a fini par porter son attention sur Monique Laurent et plus particulièrement sur ce paquet de cigarette toujours proche d’elle… sans pour autant qu’elle ne fume jamais aucune cigarette. C’est ainsi que le pot-aux-roses a été découvert et que la triche a pris fin. Par chance, la belle brune n’a pas été envoyée en prison : on lui a juste demandé de rembourser les gains volés avec sa technique.
8. John Kane et le vidéo poker
En 2009, l’américain John Kane découvre par hasard, lors d’une session de jeu sur une machine à sous à Las Vegas, un bug permettant de décrocher le jackpot instantanément. Il s’agit d’une simple combinaison de touches, qu’il va exploiter à ses fins dans plusieurs casinos de la ville, durant 6 mois consécutifs.
Le joueur et un ami mis au fait de l’astuce, empochent plus de 400 000 dollars en jouant sur cette faille, jusqu’à éveiller les doutes d’un dirigeant de casino, lors d’un gain de 8 200 dollars. À cette occasion, la machine à sous est démontée et analysée et les experts trouvent ce bug.
Les deux joueurs seront trainés en justice, dans un procès qui devient célèbre car l’enjeu est de savoir si l’exploitation d’un bug constitue un crime. Au final, les charges contre eux seront abandonnées car rien n’indique qu’ils ont abusé des autorisations de jeux offertes par le casino.
9. Ida Summers, femme fatale de Las Vegas
Dans les années 60, Ida Summers décide d’associer deux éléments majeurs pour gagner au casino : la séduction et la triche. La jeune femme, dont la beauté aurait été absolue et qui en aurait déjà usée, plus jeune, avec les membres de la sécurité des casinos pour entrer dans les établissements en étant mineure, va mettre au point une technique d’échange de cartes pour ses parties de black jack et de poker.
Elle détournait l’attention des croupiers en se servant de ses atouts féminins et de sa facilité à attirer les regards, pour échanger une carte contre une autre, subtilement cachée dans sa manche. Une technique qui fonctionne et qui lui permet de gagner gros et de viser plus haut. Elle va d’abord peaufiner sa méthode, jusqu’à parvenir à échanger des jeux de cartes entiers contre des jeux préparés pour lui assurer la victoire, avant de vendre sa technique de triche à d’autres joueurs.
Vegas Vixen (soit la renarde de Vegas) comme elle sera surnommée par la suite, aurait gagné jusqu’à 100 000 dollars / an, par ce simple biais. Mais, à force d’attirer l’attention, elle se fait remarquer et plusieurs patrons de casinos évoquent cette jolie brune qui gagne sans cesse. Grâce à l’aide du FBI, elle sera placée sous surveillance et finalement filmée en train d’échanger les cartes.
Pas de prison, mais des années de probation pour la tricheuse, qui disparaîtra ensuite sans que personne ne sache trop comment.
10. Steve Forte, le magicien devenu tricheur
Un magicien sait manier les cartes et se transformer, à l’aide de costumes, pour ses tours de prestidigitation. Pourquoi ne pas mettre à profit ces atouts, pour tricher ?, s’est certainement dit Steve Maverick Forte, à l’heure de se rendre au casino.
Dans les années 90, il va tromper la sécurité en changeant d’apparence et parvenir, via des tours de passe-passe et une habilité à manipuler les cartes, à emporter des sommes importantes en écumant les casinos. Il sera suspecté puis arrêté, notamment après avoir remporté plus de 225 000 dollars au sein du Trump’s Castle (devenu depuis le Golden Nugget Atlantic City).
Il ira en prison pendant plusieurs années avant d’assurer s’être repenti. Son nom restera tout de même inscrit au panthéon des plus grands tricheurs de casino, pour encore quelques années.