Le 19 octobre 2024, lors de la présentation du budget 2025, le gouvernement a envisagé de légaliser les casinos en ligne dans le but de s’aligner avec ses voisins européens, et, dans le même temps, de récupérer plusieurs millions d’euros en les taxant, pour renflouer les caisses. Face à l’opposition des professionnels du secteur, la mesure a été abandonnée… pour le moment.
Un projet de légalisation des casinos pour renflouer les caisses
Depuis 2010, en France, seuls les jeux de cercle, les paris sportifs et les courses hippiques sont autorisés, ce qui place le pays parmi les moins ouverts à la pratique des jeux d’argent en Europe, aux côtés de Chypre. Mais face à un déficit budgétaire conséquent, le gouvernement a envisagé de modifier cette loi, que certains considèrent comme datée.
L’idée étant de profiter d’une manne financière importante, sur un secteur qui générerait entre 750 millions et 1,5 milliard d’euros chaque année. Pour cela, une taxe de 55,6% sur les casinos en ligne aurait été appliquée, avec l’idée qu’elle puisse rapporter jusqu’à 1 milliard d’euros annuellement.
Si Nicolas Béraud, le président de l’Association française des jeux en ligne, semblait approuver cette initiative, en expliquant qu’elle était préférable au fait de voir ces sommes d’argent s’envoler vers des paradis fiscaux, et que certains pays voisins ayant suivi ce chemin ont eu des retombées positives (notamment le Portugal), diverses voix se sont élevées du côté de l’opposition, jusqu’à faire capoter le projet.
Les craintes liées au projet mènent à un retrait de l’amendement
Du côté des représentants des casinos terrestres, c’est l’inquiétude qui prime, face à la peur que cette légalisation des casinos en ligne n’entraîne une baisse drastique de la fréquentation et donc des revenus des casinos installés en bord de mer, en France. Ils rappellent qu’en termes de taxes récoltées, cela pourrait se traduire par une perte de 450 millions d’euros par an.
Les maires des villes et villages accueillant les plus beaux casinos de France ont également fait part de leurs craintes, en évoquant les conséquences négatives que pourrait avoir cette modification de la loi, notamment pour l’emploi. Selon eux, une légalisation des jeux en ligne menacerait jusqu’à 15 000 emplois dans le secteur, rien que pour la première année.
Pour les associations de lutte contre l’addiction au jeu d’argent, ce n’est pas non plus la bonne décision. Elles mentionnent le fait que le risque de développer une accoutumance est plus élevé en ligne que dans un casino physique et qu’il faudrait donc prévoir un accompagnement complet avant de mettre en pratique une telle mesure.
Enfin, l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ANJ) s’est inquiétée principalement des risques pour le consommateur, en matière de confidentialité, de collectes des données et de risques de piratage de compte, tout en soutenant la thèse d’Addictions France qui met en lumière des troubles pathologiques liés au jeu déjà présente chez plus de 400 000 français. Selon eux, la situation ne pourrait que s’accentuer si le gouvernement poursuivait dans cette direction.
Vers une solution future ?
Suite à ces différentes critiques, le gouvernement a décidé de faire machine arrière. Plutôt que d’imposer cette décision par la force, l’heure est à la concertation entre les différentes parties, qui espèrent parvenir à un accord bénéfique pour tous.
Ensemble, l’ANJ, la fédération des Casinos de France, l’Association française des jeux en ligne (AFJEL) et les ministres en charge du projet souhaitent s’assurer que des mesures de sécurité et d’encadrement permettront d’éviter les dérives et de construire un cadre légal solide, avec le sérieux nécessaire.
Rien ne change donc pour le moment, les casinos en lignes sont illégaux en France, mais cette légalisation devrait revenir dans les débats assez rapidement, vu les sommes importantes qui sont en jeu.